Eddy Ray Cooper
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

 
Eddy, pour commencer, peux-tu me présenter les musiciens qui t’accompagnent sur scène ce soir ?
Il y a Serge Roboly à la batterie et Giuseppe Zanforlin à la basse. Ces deux derniers sont originaires de Nice mais Giuseppe est né du côté de Venise, en Italie.
Si vous êtes des amateurs de Rock’n’roll français du début des années 1960, le nom de Roboly ne doit pas vous être inconnu…

En effet, le groupe Les Chats Sauvages (dont les chanteurs étaient, successivement, Dick Rivers puis Mike Shannon, Nda) a été fondé par deux frères guitaristes du nom de Roboly. Serge est le fils de l’un d’entre eux…

Tu as passé une partie de ton enfance en Italie. Est-ce là-bas que tu as découvert la musique ?
Je suis arrivé en Italie au début de mon adolescence. C’est là que j’ai commencé à chanter dans la chorale d’une église qui était située dans un petit village proche de la ville de Brindisi, dans le sud du pays. C’était à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Comme tous les adolescents de mon âge je voulais draguer les demoiselles. Dans cette partie du pays ce n’est pas si simple que ça, tu te retrouvais rapidement avec leurs frères ou leurs pères sur le dos (rires)…

C’est donc pour être avec des filles que moi et mes copains nous sommes retrouvés dans la chorale d’une église. De fil en aiguille je me suis mis à chanter des chansons napolitaines dans les bals populaires.

Est-ce là-bas que tu as découvert le Rock’n’roll, y étais-tu confronté à la musique des grands noms italiens du genre comme Adriano Celentano ou Bobby Solo ?
Oui, il s’agit de gens que j’ai entendu, comme Little Tony etc…
Cependant, ce n’est pas eux qui m’ont transmis le « virus » de cette musique. Arrivé à l’âge de 18 ans, je devais choisir le pays pour lequel j’effectuerai mon service militaire. J’ai choisi la France et me suis retrouvé chez l’un de mes cousins dans les Ardennes. Il était routier et passionné de musique. C’est lui qui m’a fait découvrir Gene Vincent, Jerry Lee Lewis, Eddie Cochran, Elvis Presley et tout le bon vieux Rock’n’roll. C’est alors que j’ai découvert cette musique qui ne m’a plus jamais lâché…

Est-ce à la même période que tu t’es lancé dans la musique et que tu as fondé ton premier groupe ?
J’ai effectué mon service militaire à Nancy dans les années 1986-87, puis j’ai quitté le nord de la France pour la Côte d’Azur. C’est là que j’ai fondé mon premier groupe qui se nommait Sweet Nashville. Nous ne faisions que des reprises de Rockabilly et de Rock’n’roll et tournions dans tous les Clubs de la région. A cette époque il y en avait beaucoup, même les hôtels comme Le Carlton embauchaient des groupes pour animer leurs bars, ça « tournait d’enfer » !
Cela m’a aussi permis de rencontrer beaucoup de monde grâce, notamment, au MIDEM à Cannes…

Il y a une autre composante essentielle dans ta musique, à savoir la Country. Quelles étaient tes influences dans ce domaine à l’époque ?
Etant passionné de Rock’n’roll, au bout d’un moment j’ai cherché à savoir ce qui se trouvait derrière. Je me suis donc intéressé à l’histoire du Blues et de la Country Music. Dans un premier temps je me suis plongé dans les répertoires d’Hank Williams, Jimmie Rodgers, Johnny Cash, Merle Haggard et tous les autres « outlaws » tels que Waylon Jennings…
Je ne me suis pas immergé dans la Country Music actuelle qui, à mon sens, se rapproche trop de la Pop.
La Country que j’aime est plus proche du Rockabilly…

Il y a peut être une chose qui démarque ces deux styles… Il s’agit des textes qui, dans la Country Music, sont souvent plus profonds, plus chargés de sens voire plus « rebelles » que dans le Rockabilly. Est-ce, également, une chose qui t’a fait aimer cette musique ou était-ce purement musical ?
Au départ c’était purement musical. J’aimais ce « balancement »…
C’est par la suite que j’ai « creusé » les textes. J’ai été touché par ceux de Kris Kristofferson qui, comme les chansons de tous les « outlaws », étaient chargés de messages. Tous ces gens là se sont mis à s’opposer à la musique « mielleuse » qui commençait à investir Nashville. Aujourd’hui j’aime surtout les artistes texans qui travaillent vraiment leurs textes et qui livrent des messages qui sont forts, y compris dans les ballades…

Si, musicalement, c’est de la Country je qualifie cela comme du Rock’n’roll car ces artistes sont dotés d’une véritable « Rock’n’roll attitude ».
Ils savent, également, rester humbles… ils sont vrais.

Par exemple certains d’entre eux, que j’ai croisé, ne sont pas de grands guitaristes ou chanteurs. Pourtant, quand ils montent sur scène, ils font preuve d’une grande authenticité et ça le fait !
Pour moi la musique c’est ça, c’est tout !

Tous ces « outlaws » s’opposaient surtout à l’industrie du disque de Nashville, à savoir au business. La Country Music étant devenue assez marginale, surtout en France, est-ce une démarche qui t’inspire. Te sens-tu « rebelle » par rapport au business de la musique hexagonale ?
Je me sens rebelle car on me fait sentir que je suis à part !
Paradoxalement, surtout dans le milieu de la Country music !
J’ai fait quelques albums en France, dans la langue de Molière…

On m’a, immédiatement, fait ressentir que j’étais à part car, pour beaucoup, le Rock’n’roll ou la Country Music ne peuvent être chantés en français.
Je suis différent et j’aime les défis…

Tu remarqueras que je suis vraiment bizarre, je préfère employer le mot « défis » plutôt que « challenge » qui est, pourtant, très à la mode. Bien que j’aime la musique américaine, ça me gonfle de dire challenge… je préfère parler français. Envers et contre tous j’ai fait des albums en français, ceux-ci ont bien fonctionné dans mon milieu et c’est tant mieux. C’est dans ce sens que je me sens rebelle (rires).

Je vais saisir la perche que tu mes tends…. En effet, dans ce cas là, pourquoi avoir décidé de te produire avec un patronyme anglo-saxon ?
J’ai débuté à l’âge de 18 ou 19 ans. J’étais un gamin et je ne réfléchissais pas comme je le fais actuellement. Je voulais absolument un nom qui sonne américain pour interpréter le type de musique que je voulais faire…
Pour anecdote, je tenais absolument à ce que mon pseudonyme soit constitué de 3 noms car mes idoles étaient Jerry Lee Lewis, Elvis Aaron Presley etc… J’adorais ça !

On me pose souvent la question « pourquoi Eddy Ray Cooper ? ». Pour tout te dire c’est venu comme ça, parce que ça sonnait…
J’ai dit, pour certains magazines, qu’Eddy était un hommage à Eddie Cochran, que Ray était un prénom très commun au Texas et que j’ai choisi Cooper parce que c’était la marque de mes jeans…

Gary Cooper n’y est pour rien alors ?
Non, il n’y est pour rien (rires) !

Dès ton premier album, tu as enregistré en français. Pourquoi ce choix ?
Parce qu’il me tenait à cœur de faire une carrière d’auteur-compositeur. Pour que cela fonctionne ici, il fallait que les gens comprennent les paroles.
Je n’ai jamais voulu être le clone d’un artiste américain et c’est pour cela que j’ai écrit en français…
De plus j’adore essayer de faire sonner cette langue. Je le fais à mon niveau et j’essaye de m’améliorer avec le temps… d’ailleurs il m’arrive toujours d’écrire en français !

En tant que « songwriter »,  un mot que je ne devrais pas employer… En tant qu’auteur, quels sont tes thèmes de prédilection ?
Cela a évolué avec le temps. Je crois que mon premier album est sorti en 1996, c’était « Tender To Rock »…
J’y reprenais, avec un maximum d’humour, les thèmes du Rock’n’roll américain des années 1950: les voitures, les femmes etc…
Sur mon dernier album en français « InEddy » paru en 2008, j’évoque les thème de société que nous retrouvons dans notre pays : le fait que notre pensée soit dirigée par les médias, la société de consommation etc…

C’est, peut être, aussi une façon de boucler la boucle car tu t’attaques  là à des thèmes qui étaient chers aux grands « songwriters » américains qui s’opposaient à certains types de business …
Complètement, c’est exactement ça !
Je raconte probablement les mêmes histoires que ces américains mais en français et avec les problèmes qui sont propres à notre pays. Même si c’est sur fond de Country, Boogie ou Western Swing…

Peux-tu revenir sur les rencontres les plus marquantes qui ont jalonnées ta vie ?
Un jour je me produisais dans un Club, qui n’existe plus, à côté de la gare de Juan-les-Pins. Nous étions en quartette et nous jouions fougueusement tout en remarquant la présence d’un grand « black » dans un coin. A la pause nous sommes allés boire un verre au bar et le propriétaire nous a dit que nous n’avions pas intérêt à faire de conneries car le mec en question était Roy Robi, l’un des membres du groupe The Platters. Du coup nous étions encore plus stressés (rires)…
Il est venu chanter avec nous, c’était extraordinaire…

Une autre fois, alors que nous jouions dans le cadre du MIDEM, un autre gars est venu. Il portait un pantalon très court en tergal, avec le pli devant, des grosses bottes, une veste Sun Records et une mallette à la main…
Il y avait un piano dans la salle, le type a posé sa mallette et est venu s’installer au piano pour nous accompagner. C’était Joey Welz, l’un des premiers pianistes de Bill Haley & The Comets. Depuis nous ne nous sommes plus quittés. Nous avons tourné 10 ans ensemble, en passant chaque année au MIDEM…

Il logeait chez moi et nous faisions des concerts dans tout le sud de la France. Avec mon groupe, nous assurions sa première partie puis l’accompagnions pour son propre set. Dans le milieu de la Country Music j’ai aussi rencontré Alex Harvey, Guy Clarke, Sonny Curtis et les Crickets de Buddy Holly etc…
J’avais demandé à Guy Clarke quelle serait la réaction des gens si je venais dans un Club texan jouer quelques morceaux en français, en m’accompagnant à la guitare acoustique.
Il m’avait répondu que même si les américains ne comprennent pas la langue ils peuvent, par contre, être sensibles au « feeling ». Si tu fais passer un « feeling », tu seras toujours le bienvenu là-bas….

En France on a tendance à mettre des étiquettes partout. Les américains, quant à eux, ne cherchent pas midi à quatorze heures. A partir du moment où ça joue et que ça joue bien…
C’est vrai, on se pose trop de questions…
Je le vois bien dans le milieu de la Country… Il faut s’habiller d’une certaine manière, chanter en anglais etc…
Quand tu discutes avec les américains, tu te rends compte qu’ils ne se posent pas ces questions. Je me souviens d’un Club, lors du MIDEM à Cannes, qui se nommait Le Saloon et qui était réquisitionné par les gens de Nashville. Les « songwriters »  venaient y jouer des morceaux à la guitare acoustique.

Un jour j’y ai vu un « black » avec des dreadlocks… c’était, à la fois, surprenant et génial. Il connaissait tous les artistes présents, il s’est installé et s’est mis à chanter un reggae. Tous les mecs de Nashville sont venus pour l’accompagner. Il n’y avait qu’un micro et tous chantaient autour. Cela date d’une quinzaine d’années et je m’en souviens toujours…
C’était énorme et c’est là que j’ai compris le métier. La musique c’est ça, il n’y a pas de barrière…

C’est également vrai dans le Blues ! Pour avoir côtoyé de nombreux artistes afro-américains d’un certain âge, je me suis aperçu que beaucoup d’entre eux étaient des adeptes du Grand Ole Opry durant leur jeunesse. Il y a beaucoup de bluesmen, même à Chicago, qui sont de grands amateurs de musique Country…
Entre le Blues et la musique Country traditionnelle, c’était du pareil au même !
Il y avait les bluesmen qui travaillaient dans les champs et il y avait, aussi, les fermiers blancs qui labouraient des terres en gagnant très peu d’argent. Le soir ils sortaient leurs violons, leurs guitares et essayaient de s’amuser. Les blancs s’inspiraient plus des rythmes européens (irlandais par exemple) alors que les noirs s’inspiraient des traditions africaines. Les sensations étaient les mêmes…

Pour moi, au même titre que le Blues par exemple, la musique Country est métissée au départ. En effet ce sont souvent des ouvriers noirs employés dans « l’industrie du bois » qui, dans les Appalaches, jouaient du violon le soir avec des blancs….
Exactement, d’ailleurs je considère que le Blues, la Country, la Folk, le Rock’n’roll font partie de la même famille musicale. Il y a aussi des chanteurs noirs de Country…
J’avais connu le pianiste Big Al Dawning qui a réalisé de très bons disques dans ce genre. Je suis d’accord pour dire que le Blues a influencé la Country…
Avant cette interview nous parlions de Dwight Yoakam qui, selon moi, est très influencé par le Blues…

Quand on écoute des vieux albums d’Eddie Cochran ou de Gene Summers, il ne faut pas oublier que souvent derrière eux il y avait un batteur noir du nom de Earl Palmer…
Ces gens là connaissaient vraiment le swing…
De plus les blancs se sont beaucoup influencés de rockers noirs tels que Chuck Berry ou Little Richard…
Enfant, Jerry Lee Lewis allait discrètement écouter du Blues dans les clubs noirs. Par la suite il a enregistré de nombreux albums de Country Music. Il y a une grande racine commune…

Il doit être frustrant pour un artiste qui, comme toi, a une large ouverture d’esprit d’être confronté aux médias français. Ces derniers ont une image très réductrice du monde de la Country dans notre pays.
En effet (rires)…
Depuis 20 ans, j’ai appris à faire avec…
C’est moi qui trouve mes dates, qui compose etc…
Je ne fais confiance à plus personne. J’en suis à un stade où je sors des albums sans les envoyer aux labels. Je les vends et c’est tout… je suis découragé…

Les médias qui disent que l’avènement d’Internet fait du mal aux artistes dirigent, peut être, la pensée des gens. Ils ont tort…
Je m’appuie plus sur les radios libres que sur les grands réseaux nationaux qui sont, complètement, formatés. Je pense qu’il y a un circuit parallèle…
Cela représente 3 ou 4 fois plus de boulot mais je ne m’en plains pas, c’est superbe !

Il y a quelques temps, tu as enregistré un single aux USA. Peux-tu revenir sur cette aventure ?
C’était une chanson qui se nomme « The Lonesome Man » que j’ai enregistrée en Pennsylvanie sur le label de Joey Welz, Caprice Intl’ Records (devenu depuis American Canadian Records). Ce titre est une composition personnelle alors que le deuxième morceau du disque, « Rock’n’Country Boogie Man » est une composition de Joey.

Le disque est beaucoup passé aux USA et il est bien monté dans les hits des radios indépendantes américaines. C’était une très bonne expérience, nous avons travaillé dans un vieux studio à bandes… Au bout d’une heure et demi, le type a dit « C’est bon, allez on mange une pizza » (rires) !

Autre fait marquant, tu a été intronisé au Rockabilly Hall Of Fame Europe …
Cela se passe en Hollande…
En 2006 j’avais sorti l’album « Rockabilly Spirit » qui est très personnel et qui sort des clichés du genre. Un titre de cet album « Friday night » a souvent été diffusé par les radios spécialisées américaines, certains médias disant même qu’elle aurait pu être interprétée par les Stray Cats. Cela m’a fait drôle de retrouver mon nom au milieu, certes, de nombreux artistes européens mais aussi de sommités telles que Carl Perkins, Jerry Lee Lewis, Eddie Cochran etc…

Si je n’ai jamais fait d’albums de reprises, je suis content que ce soit celui-ci qui ait si bien marché. Je suis, particulièrement, fier de la chanson « Elvis Said » que j’ai écrite uniquement avec des titres de morceaux de Presley.

Après toutes ces années, tu t’es forgé ta propre identité. Comment peut-on décrire ton style ?
Il est difficile de décrire mon style…

C’est une preuve d’indépendance et de personnalité quelque part, c’est donc une bonne chose…
Certainement…
Quand je suis sur scène je peux passer de trois Rock’n’roll endiablés à un trois temps lancinant comme « Goodnight, Irene » …
Je pense que c’est du style « Honky Tonk » que je me rapproche le plus mais je me définis comme « Rock’n’roll »…
J’ai décrété que le terme Rock’n’roll englobe tous les genres musicaux que j’aborde.

Le Rock’n’roll c’est l’approche avec les gens, le contact, une manière d’être…
Pour moi ce n’est pas le mec qui se drogue puis qui monte sur scène en lâchant les décibels. C’est plus le mec qui joue une note devant des spectateurs sont complètement accrochés à cette note.

Peux-tu évoquer les projets qui sont en cours concernant ta carrière ?
J’aimerais faire une tournée aux USA mais c’est très difficile…
J’ai déjà tourné au Québec et cela s’annonce plus facile pour moi de réitérer cette expérience. En effet, mon album en français « InEddy » a été classé durant 6 mois dans le Top Ten du réseau Galaxie (spécialisé dans la Country Music) de Radio Canada (équivalent de Radio France).
Ils m’ont écrit en me conseillant de revenir tourner chez eux. Pour cela j’ai contacté des tourneurs locaux mais ces derniers ne veulent pas travailler avant que mes disques soient distribués sur place. Quand je contacte des distributeurs… ils veulent d’abord que je trouve un tourneur !
Donc c’est très compliqué mais, quoiqu’il en soit, je ferai cette nouvelle tournée au Québec !

Il y a deux jours, j’ai sorti un live. Le premier de l’histoire du festival de Craponne sur Arzon qui est le Festival de Country français le plus authentique. Pour ses 20 ans, j’en avais fait l’ouverture. J’étais le seul artiste européen programmé au milieu d’une vingtaine d’américains. Je retournerai y jouer cet été et j’ai une trentaine d’autres dates de prévu en attendant. Je travaille aussi sur l’écriture d’un nouvel album de Rockabilly, en anglais.
Mon but premier reste de tourner au maximum…

As-tu une conclusion à ajouter ?
Je te remercie sincèrement pour cet entretien. Cela me fait plaisir d’être interviewé par toi qui est plus spécialisé dans le Blues. J’apprécie cette ouverture d’esprit…
Je suis également très fier de passer en Alsace, au Caf’ Conc’ d’Ensisheim. Ce lieu qui est, comme tu me le disais, Le Juke Joint d’Alsace et aussi à mon sens l’un des meilleurs Clubs français, si ce n’est le meilleur. S’y produire est une vraie référence, il est toujours très important de faire un passage par ici…

 

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Interview réalisée au

Caf’ Conc’ d’Ensisheim

le 27 février 2010

En exclusivité !

Propos recueillis par David BAERST

 

 

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